Le Domaine Vacheron est singulier puisque vous êtes 4 à le diriger ?
Oui, avec mon cousin Jean-Dominique, nous travaillons avec nos deux pères. Nous avons fait le choix d’une entreprise familiale ! Et cela n’est pas récent car notre arrière grand-père avait déjà un hectare de vignes. La génération suivante a agrandi l’exploitation qui se consacrait surtout à la polyculture… Puis, à partir des années 60, nos pères ont vraiment développé le travail viticole.

Vous êtes parmi les premiers à avoir misé sur la biodynamie dans le secteur ?
Dans les années 2000, nous étions seulement deux domaines à Sancerre à demander la certification ! Mais, cela faisait plusieurs années déjà que nous appliquions une philosophie respectueuse de l’environnement dans notre façon de travailler et que nous avions mis en place une démarche biodynamique sur plusieurs parcelles. On ne pouvait plus continuer comme ça ! Et, d’ailleurs aujourd’hui, de moins en moins de produits toxiques sont utilisés.

Visionnaires, vous avez révolutionné les pratiques culturales de Sancerre ?
Actuellement, sur la ville de Sancerre, il y a quasiment plus d’hectares de vignes en biodynamie que sans ! 13 vignerons sont installés sur la commune et rien qu’à 3, nous totalisons 150 hectares en biodynamie. Tous ensemble, nous sommes parvenus à créer un écosystème formidable. A une époque, nous avions même loué nos terres à des agriculteurs mais nous avons du les récupérer pour éviter que nos vignes ne souffrent d’éventuelles sources de pollution. On reste attentifs. Et on essaie d’avancer sans être trop donneurs de leçons.

Quelle est la spécificité de votre terroir ?
Le vignoble du Domaine Vacheron est coupé en deux par la faille géologique de Sancerre. C’est notre particularité ajoutée au fait que 95% de notre exploitation est située sur la commune de Sancerre. 45% de nos vignes sont plantées sur des terrains calcaires de type Jurassiques oxfordiens et 45% sur des Eocènes (silex). Le reste, 10% de nos vignes, évolue sur des marnes crétacées. Une dernière typicité qui confère à nos vins une densité en bouche et des expressions très mûres de sauvignon.

Vous travaillez beaucoup sur la notion de parcellaire ?
Oui, nous avons à peu près 70 parcelles identifiées. C’est une diversité de sols que l’on peut comparer à celle des climats de Bourgogne… Et, parmi nos cuvées parcellaires nous avons Belle Dame en rouge et Les Romains, en blanc, qui sont emblématiques. Ensuite, il y a Le Paradis, Chambrates et Guigne-Chèvres sur les calcaires et Pavé sur les marnes. La micro cuvée, L’Enclos des Remparts, est unique. Elle est produite à partir d’un sauvignon non greffé enclavé dans la ville de Sancerre. Ironie du sort, ce vin issu du cœur de Sancerre n’est pas un Sancerre car la ville n’a jamais été classée…

Le millésime 2015 se profile bien ?
Nous avons vendangé début septembre. 2015 sera un bon millésime car nous avons eu une saison magnifique avec juste un petit bémol sur une pluie sur la fleur de sauvignon blanc qui a réduit un peu les rendements. Mais nous sortons des degrés sympathiques, des acidités proches de 5, un millésime mûr avec une bonne buvabilité.

Pourquoi vous être lancé dans l’aventure de Chais d’œuvre ?
Avec Chais d’oeuvre, nous avions des valeurs communes et l’envie de découvrir des nouveaux vins… Le format de Chais d’œuvre est unique avec ses soirées thématiques conviviales et pertinentes et la possibilité de déguster des vins chinés par un connaisseur. Que demander de mieux ?