Pommard 1er Cru Les Rugiens 2022
Domaine Y. Clerget

« Un vraie comète qui brille dans le ciel Volnaysien, et des vins qui, sur 2022, lèvent tous les doutes sur la trajectoire exceptionnelle du domaine ! Goûtez vite à ces trésors, si ce n’est pas déjà fait ! » Chers membres passionnés, dans exactement 13 jours, le Père Noël déposera au pied du sapin tout ce dont vous avez rêvé cette année (du moins, je vous le souhaite). Et pour nous chez Chais d’Oeuvre, le Père Noël est en avance… Enfin, si on regarde de près, il est plutôt en retard, très en retard même, car cette allocation de grands vins de Thibaud Clerget est un rêve qui date de décembre 2021. En effet, après un coup de foudre comme on en a rarement lors d’une dégustation faite à Paris, sur un Volnay Santenots 2019 du domaine, je m’étais juré d’aller à la rencontre de ce jeune et brillant interprète du domaine, histoire de creuser, et surtout de comprendre ce que j’avais ressenti ! Et le 9 décembre 2021, j’ai pu me rendre au domaine pour la première fois ! Ce jour-là, toutes les filles de l’équipe étaient vertes de jalousie… car au-delà d’être un très bon vigneron, Thibaud a le physique d’un acteur… Mais ce ne sont pas les yeux bleus perçants de Thibaud qui nous intéressaient ce jour-là, mais bien les jus remarquables qui sortaient de ses 6 ha de vigne. Il exploitait à cette époque une dizaine de lieux en BIO depuis la vendange 2018. Une déclinaison fabuleuse de Volnay, dans les Santenots (du bas), le Clos du Verseuil (trésor de famille), les Caillerets (une massale sublime, qui déclenche le frisson), mais aussi quelques vignes dans les Rugiens (un Pommard sanguin, d’une race inouïe) et quelques Clos Vougeot. Thibaud nous avait partagé sa vision dans les vignes, son bon sens paysan, son respect du terroir. Il nous avait surtout expliqué comment il a trouvé son style, entre grappes entières et raisins égrappés. Sa quête : des vins de grande floralité, infusés mais suffisamment concentrés pour aller jusqu’au bout des messages. Côté élevage, j’avais déjà adoré le rendu des barriques Trémeaux et Rousseau, dont les toasts fins collent à merveille aux vins du domaine ! Ce qui m’a frappé le plus à l’époque, c’était le grain, et les finales de bouche d’une persistance remarquable. Bref : des vins touchants, expansifs, délicats et fidèles à chaque parcelle… Alors vous pensez bien, on en rêvait la nuit… Mais voilà, après 12 mails, 3 sms, toujours sans retours, on avait fini par passer à autre chose… Et miracle, cette année, j’ai pu me rendre au domaine pour regoûter les 2022… Ce coup là, c’était la bonne, et nous avons pu obtenir quelques flacons ! Alors si il vous reste un peu de patience, plongez dans le j’achète, je vous raconte tout cela en détails, ainsi que les petites nouveautés du domaine qui s’est agrandi depuis…

Avant d’entrer dans le descriptif des vins, saluons le choix de Thibaud d’agrandir un peu son domaine, le faisant passer de 6 à 10 ha (il s’est associé pour reprendre quelques vignes). Une taille plus viable, qui permet de se projeter, et surtout, de ne plus être dépendant de la nature comme ce fut le cas en 2021 (il avait perdu 80% de récolte). Thibaud a repris des aligotés (très sérieux) qu’il fermente sous bois en pièces Chassin de 228 litres. J’ai été scotché par ce blanc protéiné, ample, très sapide également, qui pourrait faire des dégâts dans une série à l’aveugle de grands chardonnays. Nous n’en avons pas dans notre allocation mais si vous êtes curieux, guettez cette bouteille bluffante ! Il a repris aussi quelques Meursault, Volnay Petit Poisot, et Bourgogne, qui complètent la gamme parfaitement ! D’ailleurs, des nouvelles acquisitions, il y a le Bourgogne rouge 2022, très bon et juteux, qui permet de croquer dans les baies acidulées et de se régaler au contact d’un rouge sans tanins, dans l’extrême jeunesse ! Le ton monte logiquement dans les villages. Thibaud me précisait à ce moment de la dégustation qu’il a cessé les filtrations, ce qui donne au Volnay village une profondeur accrue par rapport à mes souvenirs. 2022 aidant, on navigue ici entre les fleurs et les petites baies acidulées, les traits sont fins, le bois à peine marqué… Très beau village ! Mais voilà, la magie opère et embarque en vitesse lumière dès les Santenots… Quille de dingue, au touché soyeux et aux nuances ravageuses.. 20% de grappe entière ici, qui déploient l’iris, la pivoine, la poudre de cassis au gré d’une bouche hyper fine. Une bouteille somptueuse, qui m’a rappelé le flash des 2019. Le Clos de Verseuil est aussi de très haut vol, marqué par une trame plus tellurique, mais d’une classe indéniable. Je n'avais jusqu’alors, jamais bu cette parcelle dans une trame aussi fine, ce qui souligne la progression étourdissante de Thibaud en cave. Les Caillerets est l’incarnation liquide d’une cathédrale : une massale de vieilles vignes de 95 ans, bridée en rendement qui donne un vin gigantesque, tenu par la minéralité de ce terroir de légende. Grain époustouflant, longueur à la hauteur du rêve… C’est la quille qui, cette année, m’a donné le plus de frissons sur Volnay, derrière le Clos des Ducs d’Angerville ! Ne manquez pas aussi et enfin, les Rugiens.. Ici, c’est les hauts + les bas, qui se complètent dans un vin aux senteurs fabuleuses. La ronce, le pot pourris, l’agrume, le sichuan, une pointe de fer, le tout livré dans un vin d’une grande résonance terroir. Là, on est dans les hautes sphères de la Côte de Beaune ! Bref, vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, il se passe des choses assez magiques chez ce jeune qui fêtera en 2025, ses dix ans au domaine ! J’ai hâte de voir la suite, mais en attendant, un bon conseil : goûtez, et vous comprendrez mon excitation !