Pauillac Les Forts de Latour 2017
Château Latour

« Un monument de la décennie que beaucoup de collectionneurs attendent et ne rateront pas ! »
Chers collectionneurs, chers membres passionnés, s’il y a bien un nom à Pauillac qui fait systématiquement vibrer le cœur des fondus de grands Bordeaux, c’est Château Latour... Personnellement, j’y vois une pièce maîtresse de nos plus grands terroirs, que l’équipe technique du domaine a hissé à des sommets d’expression. Lors de ma visite au domaine en juillet dernier, j’ai pu me replonger dans les micro-détails qui font que Latour est unique : son sol, très singulier qui regarde la Gironde, avec des graves argileuses au cœur de “L’enclos”( le cœur du terroir de Latour) qui limitent le stress hydrique des souches dans les années chaudes; son matériel végétal, où l’on retrouve les plus belles souches de cabernet sauvignon de la région, et de vieilles vignes dont les racines plongent à 3 mètres; et enfin les choix humain, hyper drastiques qui ne laissent rien passer au niveau de la qualité : la vendange, les fûts, tout est passé au laser ! Cette véritable obsession de la perfection fait de Latour une véritable icône de la région, un vrai métronome à produire de très grands Pauillac. Depuis 2012, le domaine fait l’effort considérable de ne commercialiser le grand vin du domaine qu’à l’aube de ses 8 ans, alors que l’intégralité des autres Grands Crus Classés vend une très grosse partie en primeur... Là encore, c’est le détail qui forge les différences, puisque pendant cette période, les vins se stabilisent dans une cave parfaite, avant d’atteindre le début de leur immense potentiel sensoriel. A part Vega Sicilia, Peyre Rose ou Hervé Bizeul sur sa Petite Sibérie, personne ne fait cela en France... Même le Clos Rougeard ne va pas jusque là en termes de décalage ! Alors dans le verre, c’est de la pure magie forcément, un grain séveux sur le graphite, la pointe de moka, la feuille de tabac anime un fruit succulent et acidulé ; on passe du fond de cassis en gelée à la pointe de menthol, tout en profitant de la petite touche de piment d’Espelette en filigrane. L’élevage des 2015 est sublime, il cintre la matière, sans jamais la dominer. On soulignera dans ce millésime la pulpe du fruit, qui enrobe les tanins sans la moindre carence... Les messages sont longs, intenses, presque éternels ! Pour moi, c’est la plus grosse quille bue sur Pauillac dans ce millésime. Une vraie bombe à retardement qui, à 15 ans de maturité, fera des ravages ! Autre plaisir proposé en parallèle : Les Forts de Latour 2017, superbe réussite aussi qui, comme vous le savez, vient d’un parcellaire à part et non des jeunes vignes de Latour. Millésime gélif mais réussi qui livre, à la grande surprise générale, bien plus de bonheur que ce qu’on aurait pu penser. Perso, j’adore boire des Forts de Latour autour de 10 ans, en attendant patiemment le grand vin du domaine qui, avant 15 ans, ne se livre pas totalement. Avis aux amateurs, qui n’ont pas la patience suffisante !

Il faut le boire pour comprendre ! En tant que Bourguignon pure souche, il m’a fallu du temps pour comprendre le millefeuille de complexité des grands Pauillac... Et plus je vieillis, plus j’adore, comme si la sagesse, les cheveux blancs qui arrivent (les cheveux c’est fait, pour la sagesse, certains ont des doutes), étaient nécessaires pour apprécier de tels vins. Voyez dans ce Latour 2015, une forme de perfection sensorielle, un frein à la modernité ou à l’envie de boire des vins jeunes. Car quand on ouvre un Forts de Latour ou un Latour à maturité, le temps s'arrête, les repères bougent, chacun autour de la table se dit : « ah oui, c’est quand même incroyable, et assez unique comme vin.. ». Incroyable, unique, premium certes, mais à boire au moins une fois dans sa vie ! C’est ça Latour, un repère, un rêve pour certains, mais à la fin, un immense flacon !