« Corton » est une colline dont les coteaux épousent d’est en ouest, un vignoble en forme de fer à cheval. Les vignerons du pays disent que le sommet de cette colline est meilleur pour les vins blancs et que le milieu et le bas conviennent mieux aux rouges. Le sol explique cette particularité. Au sommet, il est léger et sec, teinté de blanc par un sous-sol crayeux ; plus bas il devient ferrugineux et rougeâtre, mais la grande particularité de cette « montagne« est de présenter toutes les expositions qui vont du sud-est (sur Ladoix-Serrigny) au nord-ouest (sur Pernand-Vergelesses) en passant par le plein sud (sur Aloxe). On comprendra aisément que le pinot noir se satisfait des expositions chaudes et que le chardonnay aura plus de finesse dans des orientations plus au nord. »

Propriété familiale depuis bientôt deux siècles, Jean Le Bault, Comte de la Morinière,  reçut en héritage le domaine Bonneau de Martray en 1969 de son oncle, René Bonneau de Martray. Depuis 1994,  Jean-Charles le Bault de la Morinière qui fut architecte avant de se révéler vigneron, gère ce domaine mythique de 11 hectares exclusivement planté en Grand Cru Corton-Charlemagne (9,5 hectares) et Grand Cru Corton (1,5 hectares). Les vignes du domaine Bonneau du Martray  se trouvent en un seul tenant – fait suffisamment remarquable en Bourgogne pour être relevé – sur le versant nord-ouest en amont du village de Pernand-Vergelesses situé au fond d’une combe. Une exposition couchant qui sur le climat  » Le charlemagne » est la meilleure de l’appellation. Les raisins, issus de vieilles vignes mûrissent lentement, et proposent des équilibres différents que ceux exposés sud. Le style, résolument classique, a été amélioré depuis le début des années 2004 grâce à une viticulture en biodynamie qui a éguisé les sensations minérales. Les vins sont fermes, minéraux et doués de la puissance digne du cru. Il faut les attendre au moins 7-8 ans, avant de découvrir toute leur complexité.

Après un essai en biodynamie sur un tiers des surfaces, le domaine s’est engagé en 2004 dans une conversion totale du vignoble. Le travail du sol à cheval a laissé la place à des tracteurs légers à chenilles, qui tirent sur des outils traînés. Les vendanges manuelles sont triées sévèrement avant préssurage.

Fermentations en levures indigènes en cuve, élevage en pièces de 225 litres 18 mois.

J’aime:

Bouteille d’une rareté absolue (4000 bouteilles/an), le Corton Grand Cru du domaine Bonneau du Martray est un vin de légende pour les sommeliers. Un des rares en Côte de Beaune à pouvoir rivaliser en dégustation avec les grands crus de Côte de Nuits. Dans ce sublime millésime 2002, le vin amorce sa phase de maturité en contrastant un léger réveil automnal des saveurs, à une intense tombée de fruits noirs acidulées. Le trait du tanin millimétrique escorte en persistance cet univers dans une harmonie tactile parfaite.

J’achete: 

Good luck pour trouver ces bouteilles de 2002 « bien conservées » sur le marché car si on parle ici d’une bouteille rare, on parle surtout d’une qualité de conservation optimale qui garantit le plaisir à la dégustation. Si vous n’avez jamais bu de grand cru à maturité et que vous aimez les grand rouges de Bourgogne sur leur gamme aromatique tertiaire, alors foncez ! Ce sont les dernières du domaine.

Conseil de dégustation: 

Servez-le à une température de 15°c dans de beaux verres à Bourgogne, un carafage en jeunesse lui permettra de développer tout son potentiel.

Conseil de garde: 

Bien conservés, les vins du domaine vieillissent de manière spectaculaires, ce 2002 pourra encore vieillir une dizaine d’année.

Mode d’emploi: 

Grande bouteille, idéale pour célébrer un grand moment en famille, ou une dégustation avec quelques personnes « pointues » en dégustation.

Suggestion gourmande: 

A boire avec un beau gibier en période de chasse, ou seul face à la cheminée en contemplant la carte des crus de Corton!