Maison des Ardoisières
Les vignes du Domaine des Ardoisières sont réparties sur deux secteurs différents : le premier situé sur le coteau de Cevins, qui se construit sur deux versants exposés plein sud séparés par une zone rocheuse et composé de schistes et de sables relativement légers. Le second récupéré plus récemment, sur Saint-Pierre-de-Soucy, sur la rive gauche de l'Isère, avec des sols de schistes plus profonds et plus argileux. Le coteau de Cevins reste le terroir emblématique du domaine car son histoire et sa typicité en fait un des bijoux du patrimoine viticole français. Situé au cœur de la vallée de la Tarentaise, entre Moutiers et Albertville, le coteau du calvaire surplombe le village de Cevins et s’est formé progressivement par des fragments de schistes du versant cevinois et des débris morainiques apportées par les glaciers. Cette formation géologique, exposée sud/sud-est, a été pendant deux millénaires un terroir de prédilection pour la culture de la vigne. Les premières traces remontent à l'époque gallo-romaine. Jusque dans les années 80, le coteau était cultivé par des ouvriers paysans qui produisaient eux-mêmes leur vin. Le coteau était alors morcelé en une multitude de petites parcelles détenues par plus de 250 propriétaires différents. Peu à peu, la forêt a pris le dessus sur la vigne par faute de main d’œuvre, attirée alors par le travail vers les usines ou dans l’industrie du tourisme et des services. C’est en 1998 que commence la renaissance de ce terroir d’exception grâce à la folle aventure entreprise par Michel Grisard, la municipalité et les différents propriétaires fonciers, regroupés en un groupement foncier agricole. Ils réalisent alors une complète réhabilitation du coteau en défrichant, dessouchant, bêchant, plantant et construisant les pistes facilitant l’accès aux parcelles. À force d’abnégation et de conviction, ces hommes réussissent alors à faire renaître en octobre 2002, la première récolte issue des nouvelles vignes du coteau. Quelques années plus tard, en 2005, après avoir tant œuvré pour ce patrimoine, Michel Grisard passe alors le relais à un jeune vigneron, Brice Omont, en lui permettant de s’installer. Tout un symbole pour cet homme qui s’efface au profit de ce grand terroir, véritable patrimoine qu’il doit être fier de voir désormais pérenniser. Quelle mouche a bien pu piquer Michel Grisard puis Brice Omont, pour entreprendre ces travaux herculéens sur ce coteau abandonné de Cevins. Une passion irrationnelle pour le vin, les grands terroirs et le patrimoine local peut sans doute justifier ce travail titanesque mené par ces deux vignerons. Tous ces efforts sont récompensés millésime après millésime par des vins éblouissants de pureté et de profondeur. Chacun de ses flacons possède une valeur testimoniale car il révèle une partie de ce patrimoine qui a, un jour, faillit disparaître, tout simplement grandiose ! S’il existe aujourd’hui un domaine à découvrir en priorité dans la région, emblématique du renouveau qualitatif savoyard, c’est bien celui-ci !