Terrasses du Larzac Clas Mani 2020
Domaine Cassagne et Vitailles

« Une bouleversante découverte lors de Wine Paris, soufflée dans le creux de l’oreille par Oscar, notre Monsieur Héritage chez Chais d’œuvre ! Merci à lui pour ces trésors ! » Chers membres passionnés, en 13 ans de Chais d’œuvre, nous avons observé avec émerveillement le réveil des grands terroirs des Terrasses du Larzac, et se métamorphoser cette région qui compte désormais une bonne trentaines d’adresses plus solides les unes que les autres… alors qu’on ne parlait que de Vins de Pays et de caves coopératives il y a 30 ans dans la région ! Toutes ont marché sur les traces de Laurent Vaillé ou Olivier Jullien qui, un peu avant les autres, ont cru au potentiel et à la richesse de ces territoires. Aussi, des noms comme Pierre Vaisse, Xavier Braujou, Vincent Guizard, Jean Baptiste Granier, ont écrit la suite de cette success story de la région, entre autres. J’aimerai cette année mettre sous le projecteur le travail admirable de Matthieu Rollin et Nicolas Seffusatti, deux jeunes passionnés qui, après avoir baroudé dans l’import-export de vins en Chine, se sont installés sur leurs terres natales en 2015 en créant le domaine Cassagne et Vitailles. Leur nom m’a été soufflé dans le creux de l’oreille par Oscar, membre de la Drink Team de Chais d’œuvre qui, quelques heures avant l’ouverture de Wine Paris, m’a dit : « Tu dois absolument goûter à ça, les grenaches me rappellent des signatures de Reynaud, avec la fraise, les fleurs séchées et une grande finesse ! ». Alors je l’ai écouté, et je ne sais comment le remercier… J’ai découvert avant tout une fabuleuse histoire d’amitiés, deux vignerons sincères et attachants, ainsi qu’une gamme sérieuse de grands vins Languedociens, inspirés en finesse par La Bourgogne et les vins infusés à base de grenache. Plongez dans le j’achète pour les découvrir !

Allons « straight to the point » comme dirait Anna, qui passe ses journées à dire que mes j’aime – j’achète sont trop longs ! La gamme du domaine débute par un duo de cuvées baptisées « de l’Ombre ; à la Lumière » (Combarels) : deux vins qui expriment un même terroir, avec un assemblage similaire de cépage (grenache, syrah, mourvèdre). Le premier est plus sombre aromatiquement, mais bercé d’une texture douce et d’un fruité rond et épicé en bouche. Le second livre des nuances plus fraîches, bercées de baies du maquis et d’une percussion acidulée plus dynamique. En proposant ce duo de cuvées, le domaine veut souligner les nuances de leurs terroirs, à la Bourguignonne ! Découvrez-les, les rapports prix-plaisir sont évidents. Derrière, on monte dans l’intensité et l’émotion avec une déclinaison de cuvées au caractère plus trempé, à commencer par Nimalaya, un vieux carignan travaillé en grappe entière, qui nous a séduit autant par sa classe que sa profondeur épicée, presque chocolatée. Le 2021 affiche la fraîcheur d’une année plus tempérée dans la région, j’ai adoré ! Mais c’est dans les Chausmes que la gamme s’étire vers des sommets de complexité, avec le terroir de Montpeyroux. Une cuvée où la syrah donne le ton à l’assemblage, par ses nuances poivrées, un peu fumées, associées à une myriade de baies sombres. À ce niveau de la gamme, on est dans le très très sérieux, tant dans la définition aromatique que par la finesse de la trame ! Le Clas Mani déplace les curseurs aromatiques vers des nuances de poudre à canon, de graphite, de nuances chocolatées, et une finale presque Bourguignonne dans sa finesse. On retrouve dans la signature des fûts Chassin et les longs élevages, les codes de ma région natale ! Impossible de terminer ces quelques lignes sans un peu d’emphase autour des grenaches du domaine, si bouleversantes ! Yves Beck parle des Crouzets comme un vin d’anthologie… on est tellement d’accord ! Séveux, poudré, aux essences de rose et de fruits macérés, il livre une fraîcheur et un tempérament qui interpelle ! Gardez le 3 ans en cave, et vous penserez à nous très fort le jour de l’ouverture. Même chose pour « Homs » que j’ai aussi adoré le jour de la dégustation, la comparaison avec les Crouzets est une vraie expérience… Ne ratez surtout pas les rares magnums que nous avons pu acheter ! Un dernier mot sur Celis, que James Suckling définit comme une « œuvre d’art de finesse et d’équilibre »… Pas d’autres mots, si ce n’est que l’évanescence des parfums de ces cuvées parlera à tous les amateurs de vins fins, parfumés, et expansifs. Bref, une gamme brillante, et des vins coiffés d’une série de grenaches de classe mondiale… C’est ça Cassagne et Vitailles ! Foncez !