Savigny-lès-Beaune Aux Grands Liards 2021
Domaine Simon Bize

« Un coup de foudre sensoriel totalement bouleversant… Un vin frisson, emprunt de fleur, de menthol, de santal… Le chant d’un millésime blessé, devenu miracle ! » Chers membres passionnés, à l’aube de ce week end de fin Avril, je voulais revenir sur ce coup de foudre sensoriel, vécu fin mars, à Paris, dans l’agitation feutrée d’une grande dégustation pro… Ce jour là, sincèrement, j’ai croisé un fantôme. Ou peut-être un souffle.
Un vin qui ne ressemble à rien de ce qu’on attendait ce jour-là. Ce trésor nous était servi par Chiza Bize, l’épouse de Patrick Bize, immense vigneron qui nous a quitté en 2013, et pour qui j’avais une affection si particulière lors de mes années chez Taillevent… Avec son fils à ses coté, elle affichait en nous servant, cette sérénité qu’ont les très grands domaines, fiers d’afficher des 2021 que personne n’imagine à ce niveau… Sincèrement, ce flacon m’a transpercé… C’est Le genre de vin qui vous arrête net, verre en main, conversation suspendue, pupilles dilatées. Une floralité affolante, comme un jardin d’iris et de pivoines traversé par la brise. Du santal, du menthol, des zestes d’agrumes, et ce spray de baies acidulées qui vient vous claquer la joue comme un baiser d’adieu.
En bouche, c’est un millésime froid… Un murmure. Une caresse. Une ligne pure, droite, fraîche, habitée. A l’aveugle, vous diriez tous : Immense pinot en grappe entière d’une année froide… c’est ça, mais avec une énergie contagieuse, un cœur vibrant. Sans comparaison inutile, j’ai pensé à certaines cuvées qui ont cette énergie là, ce battement d’ailes… comme certaines années froides à la DRC, genre 2008 à l’époque ! L’histoire derrière ce vin le rend encore plus émouvant. Le gel de 2021 a ravagé les vignes du domaine. Alors ils ont tout assemblé : tous les premiers crus de la maison — Serpentières, Talmettes, Marconnets, Les Fournaux — réunis en un seul souffle, une seule voix. Le chant d’un millésime blessé, devenu miracle. En sortant du Georges V où se tenait cette grande dégustation : je me suis dit : c’est ça qu’on cherche. Ce frisson. Ce genre de vin qui ne se répètera pas.

Alors oui : j’achète. Tout simplement parce que ce vin m’a touché. Parce que je veux le boire, le garder, le raconter. Et parce que dans ce verre là, il y avait tout ce que la Bourgogne peut encore nous offrir quand elle parle vrai. Impossible pour moi de décorréler ces plaisirs des moments vécus au domaine, où chez Taillevent avec le domaine.. Par chance, Chisa a accepté de nous céder quelques bouteilles, alors qu’elle fuit les ventes sur internet… Elle a bien compris, comme certains autres, qu’on est tout sauf un site internet.. Merci à elle, à son agent Amine, pour nous céder ces trésors !