Pommard 2023
Domaine François Mikulski

Chers membres passionnés, quel bonheur de reprendre la parole autour des 2023 de François Mikulski, cela fait remonter de si beaux souvenirs de mars 2024, et une ambiance en cave, que je n’avais pas eu depuis longtemps ! Car 2023, c’est d’abord un sourire, celui qu’on devine sur les visages quand les rendements sont au rendez-vous, que la vigne a donné sans excès mais sans frustration non plus. C’est un millésime qui a détendu la Bourgogne, au sens propre comme au sens figuré. Un millésime qui respire la bonhomie, la maturité juste, la lumière d’un été chaud mais pas brûlant. Chez Mikulski, cette générosité contenue est devenue un terrain de jeu pour la finesse. Les blancs sont lumineux, complexes, et retrouvent leur filigrane de terroir avec une évidence confondante. Les rouges, eux, s’offrent avec fraîcheur et croquant, avec une gourmandise présente à tous les étages, et rien ne déborde au domaine : les élevages sont en retrait, les degrés sages, l’émotion intacte, parfois contagieuse quand on attaque les Santenots ! J’avais hâte de retrouver les sensations perçues après les mises en bouteille ! Et c'est avec Thomas Boccon, le gendre de François, que nous avons pu déguster à nouveau une partie de ses cuvées à Paris, il y a quelques jours. Ce qui m’a frappé, au-delà de la cohérence de la gamme, c’est cette faculté qu’a 2023 à ne jamais brouiller les lignes. À chaque cru, on sait où l’on est. À Meursault, on est à Meursault. À Monthélie, on est à Monthélie. On ne confond rien, on ne devine pas, on sait. Et ça, en Bourgogne, c’est un luxe immense ! Plongez dans le "J’achète" pour découvrir la proposition de cette gamme sur ce beau millésime, et ne laissez surtout pas filer la poignée de Charmes 2021 que le domaine a adossée à notre allocation !

Bon, commençons par les rouges, c’est ainsi que cela se passe souvent lorsque l’on déguste en Bourgogne, avec le Bourgogne pinot noir, qui naît à moitié sur Meursault et Volnay. Comme évoqué dans le j’aime, ce vin donne le ton au millésime, avec une gourmandise absolue : un pinot croquant, égrappé à 100 %, qui combine l’acidulé à des nuances de cerise et de noyau ! Nous avons également redécouvert lundi, le Monthélie du domaine. Il ne fait pas partie de notre allocation, mais si vous le croisez, essayez, le domaine signe en 2023 son 4ème millésime, et affine chaque année un peu plus les traits de ce vin qui interpelle par sa fraîcheur florale. Le Pommard Village est comme chaque année, superbe au domaine ! Contrairement au 2022, qui avait pompé un peu plus de bois en phase d’élevage, 2023 est d’une grande justesse, avec un registre plus frais que son aîné. Le Volnay Santenots est forcément à la hauteur de son aura chez les passionnés : c’est une vraie cuvée, François en fait 18 pièces en moyenne, ce qui permet d’harmoniser au mieux le fond des élevages. Vin hyper classe, au touché suave et voluptueux, où des messages fleuris rejoignent le spectre de baies sombres. La persistance et la finesse de celle-ci créent le frisson, surtout en 2023 où les tanins sont très fins. En blanc, si vous aimez les Aligotés du domaine, c’est que vous êtes bien renseigné. Vigne d’âge vénérable, presque centenaire qui enfante des aligotés dorés bien mûrs. François les travaille en cuve, pour préserver leur pureté, mais sur lies fines pour leur conférer un peu de gras. Dans le verre, les 2023 ne souffrent pas de dilution, la cuvée reste concentrée, comme on l’aime. On passe de la pomme à la poire, sur un socle salivant, avec une texture en demi-corps. Bouteille d’apéro redoutable ! Le Bourgogne blanc pourrait lui piquer la vedette, il est très bon et communicatif sur ce millésime. Pour rappel, il naît de 5 parcelles sur le village, et tous les jus sont fermentés sous bois ! Un poil au-dessus, le Hautes-Côtes de Beaune est intéressant pour sa floralité, sa fraîcheur et son rythme de bouche. Sans vouloir challenger les Meursault village du domaine, il tient son rang et m’a bien régalé. Dans le Meursault Village, aucun risque de vous planter, vous êtes chez Mikulski. J’ai encore en tête un 2020, bu dans un super resto à Clermont Ferrand l’ été 2023, c’était juste magique. 2023 est un vrai Meursault comme on aimerait les décrire dans les livres d’école: avec le gras sec et le volume qu’on escompte , un cœur de bouche salivant, et un début de minéralité! ! Poruzots, Genevrières et Charmes sont d’un niveau exceptionnel. Le premier est un bloc de roche, adossé à un peu de confort. François disait que la partie haute du coteau est plantée en SO4, donc un peu plus précoce, ce qui combine maturité et tension dans la cuvée. Genevrières est mon favori, si classe, si persistant et vibrant. Charmes, plus ample, mais sans la moindre lourdeur, le talonne dans la hiérarchie. Arthur, Valentin et Florian qui étaient avec moi lundi à la dégustation, m’ont regardé avec émerveillement au moment de ce Meursault Charmes, en lâchant un « ah ouais… » qui voulait tout dire! Vous retrouverez aussi, en attendant patiemment ces premiers crus en 2023, quelques 2021 pour vous régaler. Ne négligez surtout pas ces flacons, car les Charmes 2021 de Mikulski, c’est du très très solide!