Châteauneuf-du-Pape Omnia 2018
Rotem & Mounir Saouma

Voici, pour commencer une histoire bien singulière, celle de Rotem Brakin et Mounir Saouma. Rotem et Mounir sont d'heureux négociants éleveurs de vins installés à Beaune, en Côte-d'Or, respectés de leurs confrères, adoubés par les plus grands noms de la Bourgogne. Libanais d’origine, Mounir à quitté le Liban à l'âge de 22 ans, et a appris à faire du vin avec son oncle qui était le père abbé dans un monastère. Le monastère a été fondé par Cîteaux, cela lui a fait aimer le Pinot Noir et la Bourgogne. Il y venait souvent acheter des fûts, puis il s'y est installé. Bernard Noblet, chef de cave de la Romanée-Conti l'a beaucoup aidé à ses débuts. Pendant cinq ou six ans, il a pris des domaines en charge comme le Château de Chassagne. À côté, il s'amusait à faire des vins selon les techniques anciennes qu'il avait apprises dans les livres des moines du monastère de Jérusalem. Les moines l'appelaient Lucien et les copains, le moine. Quand, avec Rotem, ils ont créé leur société, ils lui ont donné donné comme nom Lucien Le Moine. Aujourd'hui, Rotem et Mounir vinifient 38 crus bourguignons différents d'un négoce très haute couture. Après avoir bien rodé leur système en Bourgogne, Rotem et Mounir Saouma ont souhaité dupliquer leurs méthodes dans une autre région réputée pour ces grands vins d’expression, la Vallée du Rhône Méridionale mais cette fois-ci en achetant des vignobles, chose impossible à l'heure actuelle en Bourgogne. Commençons par le début : 5 hectares à Pignan. Une vente était en cours par l’intermédiaire de l’État français et offrait l’opportunité d’acheter une parcelle quelque peu négligée jouxtant des parcelles exceptionnelles (notamment le Bois de Rayas et le lieu-dit Pignan). De cette parcelle, Mounir a pu acquérir des vignobles supplémentaires, et exploite aujourd'hui un total de 21 hectares sur 9 vignobles dans les 5 villages de l'appellation. Le kaléidiscope des terroirs avec lesquels ils travaillent se reflète également dans la cave où une combinaison de fûts, de foudres, de cuves ciment et d'œufs (amphore) est utilisée, tous sauf le dernier pouvant être considéré comme " traditionnel " dans la région. Il en résulte des vins renversants de pureté et de grâce aux antipodes de la plupart des vins du coin, à l'esprit très bourguignon dans le toucher de bouche et leur bouquet floral.