Anjou-Villages Grand Lopin 2023
Château de Plaisance

« Un millésime challengeant certes, mais pas insurmontable ! On notera la précision dans tous les vins de la gamme, et une véritable intention dans les parcellaires notamment Zerzilles, un vin qui touche l’âme ! » Chers membres passionnés, voici quelques lignes à l’aube de ce week end, qui parleront aux Chenins lovers du club et à celles et ceux qui comme moi, applaudissent la trajectoire de Vanessa Cherruau, cette jeune et pétillante vigneronne qui a repris avec panache 25 ha en bio sur la butte de Chaume (Premier Cru de l’Anjou noir !). Il y a trois ans, je me rendais sur place et découvrais la vision de Vanessa, qui avait embrassé son premier millésime 2019, alors qu’elle était enceinte… Quel challenge ! En revenant de ce voyage, nous avons sonné l’alerte générale en vous disant qu’il allait se passer quelque chose dans ce domaine… et nous mettions dans vos coffrets mensuels, quelques quilles de Ronceray… Bon, je pense ne pas m’être trompé. La RVF, Bettane, les professionnels et les passionnés de grands chenins le disent : Plaisance va jouer dans la cour des grands ! En termes de style, j’adore ces chenins « al dente », sans malo, qui fermentent en petites pièces bourguignonnes et en foudres. L’inspiration, rappelons-le, vient de domaines que Vanessa adore, comme Romain Guiberteau. Et en quelques millésimes, on ne peut que s’incliner devant la manière dont les cuvées se sont affinées et surtout la manière dont le parc à fûts s’est calibré… Après les 2022, qui ont placé la barre haut, ( magnifique Grande Pièce …), vient 2023, un millésime généreux, parfois trop. Beaucoup dans la Loire, se sont laissés surprendre par les volumes, par les promesses qui flattent mais ne tiennent pas toujours leurs engagements, mais pas ici. Le Domaine de Plaisance a su contenir, affiner et discipliner les rendements en triant… Résultat : des chenins lumineux, droits, tendus vers la maturité mais sans mollesse. Des blancs qui gardent leur trame, leur fraîcheur, et leur signature, avec des degrés apaisés… Ça fait du bien quand on y pense, parce que les chenins à 14,5 ou 15%, ce n'est pas vraiment la Loire ! Plongez dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Commençons par quelques mots sur Ronceray, cuvée un peu emblématique de Vanessa, dont le 2022 est entré dans le TOP 100 du Wine Spectator…. Ce 2023 est clairement moins solaire que le 2022, et c’est une très bonne nouvelle pour les amateurs de vins désaltérants: les fruits blancs sont plus nets, plus juteux. Poire croquante, pomme fraîche, une petite touche d’infusion végétale en arrière-plan. L’équilibre est bon, avec un degré modéré et une buvabilité qui frôle le canaille, sans jamais quitter le cadre. L’élevage, plus discret cette année encore, renforce cette sensation de limpidité. Puis arrive le Savennières, toujours servi derrière, comme une prise de hauteur. C’est un vin de nerf, tendu, salivant, avec une densité minérale bluffante, malgré le fait que l’on soit sur des sables éoliens et des schistes. On gagne en corps, en relief un peu fumé, avec une allonge minérale pure ! On passe ensuite à La Grande Pièce, le vin de sélection, celui des plus vieilles souches. Ce 2023 est un peu plus musclé que le Savennières, mais il garde cette énergie interne qui le rend vibrant. Le nez est subtil, sur la pomme jaune, le sésame blond, les zestes confits. En bouche, ça fuse, ça prend de la place, sans jamais alourdir. L’extrait sec est merveilleux, et ne laisse aucun doute sur la dimension gastronomique de la cuvée. Et puis Zerzilles. Le joyau. À peine 1 200 bouteilles. Un terroir de grès, racé, compact, mais lumineux. Ce 2023 m’a scotché malgré le côté light du millésime: Le nez est d’une rare pureté : fleur blanche, fenouil sauvage, mirabelle. Et cette bouche… pleine, verticale, mais sans ostentation. C’est un vin qui vise l’âme, un peu comme certains vins de haute précision de la région : un clos de la Hutte de Thibaud Boudignon par exemple ! On n'oubliera pas les rouges, très infusés et en grappe entière : coup de cœur pour le gourmand « sur la butte », très précis sur un fruité-floral ; le Grand Lopin est plus corsé, mais il n’a jamais été aussi fin….