Alsace Pinot Noir Clos de la Faille 2023
Domaine Albert Mann

« Des pinots noirs sur le Hengst et le Pfersigberg qui honorent leur toute nouvelle classification en grands crus sur 2023 ! Dans le Clos de la Faille et les désormais légendaire « Saintes Claires », on tutoie des sommets de raffinement ! En blanc, Jacky Barthelmé me disait au téléphone ce matin, être totalement bluffé par l’équilibre du millésime : mur, et à la fois très frais, appuyé sur des PH excellents ! Sans richesse inutile, ils vont vous faire vibrer par leur pureté, surtout dans le Schlossberg ! » Chers membres passionnés, vous ne me pardonnerez jamais si je fais trop long dans ce « j'aime j'achète » car le temps de tout lire, les fabuleux pinots du domaine Albert Mann se seront évaporés ! Cela m’oblige à être concis, précis et surtout, à ne pas tomber dans l’emphase inutile. En gros, nous tenons un millésime 2023 de haut vol, que Jacky Barthelmé et son fils Antoine (qui était présent la semaine dernière à notre afterwork) classent ce millésime parmi les grands millésimes récents du domaine. Nous avons sécurisé une belle allocation, mais lisez vite le j’achète, pour ne pas laisser filer ces vins qui tutoient les sommets de la région !

Bon, je sais d’ores et déjà que les personnes présentes à l'afterwork vendredi 21 mars 2025, ne vont même pas lire ces commentaires… Ils ont bu le Schossberg 2020 et un jéroboam de 2004 qui ont bien calmé tout le monde… Je ne parlerai pas du Clos de la Faille 2022 bu aussi ce jour là, tellement énorme ! Mais pour les autres, on ne le dira jamais assez, il faut goûter à ces merveilles, pour comprendre dans quelle catégorie on joue. Commençons avec le fameux Clos de la Faille, 1 ha de pure magie que Jacky Barthelmé a su hisser au rang de « terroir de légende » par la dimension des pinots noirs qui y naissent. Née dans la prolongation du « Hengst », sur des terroirs marno-calcaires, cette vigne plantée à 13.000 pieds par hectare d’une sélection de pinots fins fait naître des rouges somptueux qui, à l'aveugle, pulvérisent un bon paquet de grands Bourgogne. Des quatre, c’est celui qui offre une matière plus florale et une trame plus fine... On se surprendrait à vouloir les ouvrir trop tôt ! Derrière, le duo Grand P et Grand H est une démonstration de ce qu’un terroir « Grand Cru » peut proposer. Le Grand P offre une trame de grand pinot bourguignon dans le calcaire, un niveau premier cru qui n’est pas sans rappeler dans sa résonance aromatique, certains terroirs haut de coteau de Vosne. Une puissance saisissante qui appelle à un peu de sagesse en matière de garde mais une bouteille de pedigree ahurissant ! Les 2023 sont dixit Jacky, de haut niveau et ne rougissent pas derrière les 2022 (notés 100/100 pour les Saintes Claires), et montrent une décontraction dans leur trame que les 2022 n’avaient pas. Le Hengst, élevé au niveau de Grand Cru sur 2022, est encore plus classe, un peu plus épicé aussi dans son relief : Grand H = Hengst (l'étalon en alsacien). Vous pourrez raconter à vos amis que c’est le premier Grand Cru d’Alsace, avec le Kirchberg de Barr, à avoir obtenu le statut de Grand Cru pour les pinots. Dans le verre, c’est le pinot savoureux, sapide, très long, qui respire la cerise amarena et les fleurs, avec le fin couvert fumé des élevages millimétrés du domaine ! Dernier plaisir, qui est un peu ma petite madeleine de Proust, Les Saintes Claires, une vigne qui épouse le haut du Furstentum où Jacky m’a emmené après la dégustation au printemps 2022 pour que je comprenne les travaux titanesques réalisés : des petits murets en pierres sèches sublimes qui forment de petites terrasses ; une massale très haut de gamme de pinot dont les vignes bridées en rendement commencent à rejoindre la roche mère. Elles ont à peine 20 ans ( premier millésime : 2008) mais pourtant le résultat est stupéfiant. À l’aveugle, les 2020 me rappelaient des « Vosne Beaux-Monts » ou un truc dans le genre tant la teinte du fruit, la qualité des traits et la longueur, sont au niveau ! 2022 a enfoncé le clou, en raflant les notes ultimes de la presse ! Nul doute que 2023 sera doté du même fond, mais avec une classe supérieure, et un côté plus avenant en jeunesse que les 2022 !! En blanc, les gourmands retrouveront le délicieux Crémant du domaine, un des rares que j’achète et bois avec passion. Ces 2021 sont ceux dégustés vendredi à l’afterwork, ils sont bien posés, et non dosés, d’une grande précision ! La cuvée Albert offrira aux impatients le twist d’agrume et le relief salin d’un riesling presque digne d’un Grand Cru chez les voisins. Un grand vin sec, racé, qui vieillit du feu de Dieu ! Vous retrouverez une poignée de Furstentum en Riesling, qui est sec sur 2023. C’est LE Grand Cru calcaire par essence, large, ample, salin, qui donne au riesling, un toucher de folie. Une bombe à retardement à attendre 6-7 ans ! Les amateurs de jus de roche se jetteront enfin sur le Schlossberg 2023, où les rieslings du domaine ne sont pas montés trop haut en degrés. Jacky me disait au téléphone : c’est le Schloss des puristes, de ceux qui aiment les vins fuselés, sapides ! Un mot sur les autres cépages pour finir : Le pinot gris Furstentum est né avec 4 g, donc en gros, il est sec et surtout animé d’une vibration bien acidulée en cœur de bouche. Sa dimension gastronomique ne laisse aucun doute ! Coté Gewurztraminer, l’équilibre est superbe, avec une petite douceur ( 45 grammes de résiduel) qui collent à merveille aux nuances poires aux épices, et de boutons de rose. Un trésor à savourer sur un sucré salé audacieux, comme de belles gambas au curry !