Sancerre Chêne Marchand

« Un millésime dantesque pour les rouges de Sancerre qui, dans les mains des frères Pinard, tourne au grandiose ! En blanc, l’arrivée des parcellaires 2022 réjouira les aficionados du domaine, c’est un grand millésime ! » Chers membres passionnés, quel bonheur de reprendre ces quelques lignes autour de l’œuvre des frères Pinard à Bué ! J’avoue ne pas être très objectif lorsque j’en parle car j’ai une affection particulière pour cette famille adorable et sincère de Sancerre. Depuis les débuts de Chais d’œuvre, je commente avec passion les petites nuances qui se glissent derrière chaque cuvée. Au printemps dernier, je passais au domaine pour un petit tour de la gamme et nous avions dégusté certains de ces 2022 en élevage afin de bien saisir leur dimension, leur griffe aussi ! Et à la rentrée 2023, nous sonnions l’alerte générale sur les pinots, franchement succulents sur cette vendange ! Vous les retrouverez aujourd’hui, sur ces instances de noyau, de cerises croquantes et acidulées, avec un fond de vin exquis. Charlouise et Vendange entière viennent d’arriver sur le marché et prouvent qu’on tient bien un très grand millésime de rouge au domaine : ne les manquez surtout pas ! En blanc, je vous le disais en commentant Flores l’année dernière : le millésime est généreux, assez productif, mais très sérieux au domaine. Les frangins assument avoir laissé quelques parcelles sur souches, pour ne se concentrer que sur le meilleur. En termes de profil, c’est un millésime « pas si chaud que ça », bien plus intéressant in fine que les 2018 (année chaude, très productive également). Les vins gardent une énergie supérieure avec des degrés plus apaisés et une meilleure lecture du terroir ! Harmonie vous le prouvera, c’est la cuvée que je trouve merveilleuse en jeunesse parmi les grandes cuvées du domaine. J’aime son ampleur, son tactile suave et complet. J’ajouterais que depuis quelques années, avec le soufre de mine en place des SO2 issus de la pétrochimie, le domaine étire un peu les cuvées en exaltant leur minéralité. En gros, on est moins large et plus sapide ! Vous retrouverez aussi Petits et Grands Chemarin, ces deux terroirs que j’aime comparer à des Premiers Crus de Chablis par leur personnalité, leur signature calcaire saillante ! Le plus tranchant, qui jouerait dans la cour d’un Forest à Chablis, est le Petit Chemarin ! Son ambiance marine, sur la craie humide et le coquillage, avec un peu d’herbes mentholées, raconte le pedigree du sous-sol. C’est un immense Sancerre pour les plateaux de coquillages et de fruits de mer ! Grand Chemarin offre autant de race mais joue de son volume pour séduire. Vin complet, racé, très long, il arrive souvent en deuxième place sur mon podium de la gamme ! En haut de celui-ci trône le Chêne Marchand, cuvée qui rappelle combien ce haut lieu de Bué est unique dans le cœur sancerrois. J’ai souvenir d’une verticale sur 10 millésimes au domaine, de ce grand vin ample, puissant et séveux à la fois. C’est un peu le grand cru local qui survole souvent les dégustations ! Assurément, 2022 va nous faire planer pendant quelques années ! Chapeau aux frangins Pinard pour cette gamme toujours aussi remarquable !