« Un amour de Pessac aux courbes voluptueuses et suaves que j’adore… Loin des stars, des classements et des prix délirants, Laurent Cisneros et sa famille s’imposent avec panache au cœur de cette offre des meilleurs rapports prix-plaisir de la région ! » Chers membres passionnés, c’est bien à Pessac Léognan que nous vous emmenons ce soir, dans ce domaine qui, depuis 2015, m’a tapé dans l’œil pour la parfaite cohérence entre le projet initial, les plaisirs dans le verre et surtout le positionnement : accessible ! Si vous découvrez, Rouillac est une petite propriété de 26 ha située au cœur de Pessac Léognan. Elle fut, pour le petit détail croustillant, la propriété du Baron Haussmann à qui nous devons le génie architectural de Paris entre autres ! Son propriétaire, Laurent Cisneros, est un entrepreneur brillant qui, après avoir monté à des sommets l’entreprise de famille, l’a revendue et s’est lancé avec son épouse et ses filles dans un nouveau projet de passion : le vin ! J’ai eu la chance de rencontrer Laurent Cisneros plusieurs fois et ce que j’aime chez lui, c’est qu’il est un peu à contre-courant de ses voisins dans la région. Avec vision, détermination et imagination, il a su cristalliser toutes ses passions (les chevaux, l’art de vivre, le vin) autour de ce projet de famille en faisant revivre un terroir assoupi. Lors de toutes nos discussions, Laurent était clair sur le cap qu’il voulait donner à Rouillac : des vins fins, élégants au tactile de velours… Il n’a jamais fait la course aux vins musclés pour plaire à certains guides ; ses vins n’ont jamais affiché de boisés tapageurs ; il n’a jamais intégré la distribution du négoce Bordelais… Mais par contre, il a su s’entourer.. En cave, Jean Christophe Baron et Sophie Burguet, "bourguignonne" de racine, montrent un engagement total et des convictions fortes en matière d’environnement. Ils signent deux très beaux vins que j’adore : le blanc d’abord, très éloigné en termes de style des sauvignons sur-aromatiques et vanillés de la région. Et le grand vin du domaine, qui se drape de velours et d’une grâce qui, personnellement, me fait vibrer ! D’ailleurs, je l’avais exprimé lors d’une vidéo faite en 2018, car Laurent Cisnéros était présent à une grande dégustation de la RVF au palais de la Bourse… A l’époque, j’étais plus jeune mais aussi enthousiaste à la dégustation du vin qu'Olivier Poels, célèbre journaliste de la RVF qui adore le velouté et le rapport prix plaisir du domaine. Bref, nous revenons un peu aux sources et aux racines les plus profondes de Chais d’œuvre avec cette petite verticale du domaine : 2022-2015, qui vient directement de l’oenothèque et qui affiche des rapports prix-plaisir géniaux ! Plongez dans le j’achète pour découvrir leurs nuances !
Commençons ces quelques lignes par le blanc, que je vous annonçais dans le j’aime, comme un trésor à contre courant des vins de la région. Loin des standards sur-boisés ou hyper aromatique du cru, cette pépite m’interpelle dès le premier tour de verre. L'agrume se livre avec précision autour de l'amande douce, l'aubépine, avec quelques touches d'infusion et de menthol, avec en filigrane la note de poivre blanc du sauvignon gris. En bouche, le gras sec, la patine des fûts bourguignons et l'équilibre sont excellents... Quand on goûte ça à Pessac et qu'on compare avec les prix faramineux des voisins, on se dit qu’il reste encore dans cette belle région de l’hexagone, un peu d’espoir pour ceux qui maîtrisent leur budget !
En rouge, partons du plus vieux… J’avais flashé sur le 2015 en 2018 lors d’une grande dégustation à l’aveugle faite pour le groupe Barrière ( je sélectionnais en effet les vins des 76 établissements du groupe de 2018 à 2020). J’avais adoré le caractère voluptueux, mûr et sans dureté du grand vin de Rouillac 2015. A 9 ans, il est dans la fleur de l’âge, la maturité est acquise, le vin donne tout ce qu’il a. J’ai pu redéguster une bouteille récemment, et j’adore la phase que traverse ce vin actuellement. Il passe dans un léger réveil automnal, du fruit frais, on bascule sur le fruit séché, les fleurs, le graphite. Son petit frère 2016 porte en son cœur, la classe et l’intensité des très grandes années : maturité-fraîcheur-concentration sont les maîtres mots de ce grand millésime de Bordeaux. Vous y retrouverez un poil plus de jeunesse et une allonge admirable. Le petit plus étant la fraicheur des nuances, et ce sentiment de classe qui donne de la hauteur à la cuvée ! 2018 enfin n’est pas en reste, bien au contraire. S' il n’a pas les mêmes attributs que 2016, il affiche un côté pulpeux, bien enveloppé et, encore une fois, un relief super suave. Je l’avais adoré lors de ma visite au stand du domaine lors de Wine Paris. Il plaira à celles et ceux qui préfèrent la jeunesse aromatique et les trames charnelles, sans tomber dans l’évolution du 2015. Très beau flacon, à ouvrir sur les grillades de l’été et les viandes savoureuses. 2015 et 2016 attendront l’automne, la truffe et les mets de fête !