« Des 2015 pour se projeter, des 2010 pour s’émerveiller, des 2005 pour planer ! » Chers meilleurs membres, nous vous les avions promis lors de la vente des millésimes récents de JJ Prüm et sommes fiers de tenir cette promesse au début de cette année 2023 ! Voici les tant attendus vieux millésimes de JJ Prüm, de véritables trésors en provenance directe de l’oenothèque qui affichent des sommets de complexité. Pour la petite histoire, Prüm est un domaine historique de la région créé en 1911. Il s’étire sur 21 ha et différents petits villages qui se succèdent le long de la Mosel. Un paysage totalement unique avec ses coteaux de schistes vertigineux où la pente très sévère, impose le respect ! Le domaine possède 4 crus dont 3 grands crus locaux : 60 ares de zeltinger ; 5 ha de badstube, 8 ha de graacher himmelreich et 8 ha de wehlener sonnenuhr. Pour les distinguer, c’est simple, tout n’est qu’une question d’exposition et de capacité donc, à emmener les messages dans différents degrés de concentration. Anecdote croquante : 13% des vignes sont greffées, le reste est franc de pied car les ardoises ne sont pas trop le terrain favori du phylloxera ! Cela se ressent dans le caractère cristallin et pur des vins qui, on le sait, sont toujours plus élancés et vibrants quand ils naissent franc de pied. En termes de style, ce sont des vins à 7,5%, 8% d’alcool qui, selon le degré de concentration au départ, se déclinent en Kabinett, Spatlese, Auslese. Certaines versions « Goldkapsel » accueillent au domaine un peu de botrytis, ils sont produits en quantités infimes. On notera dans l’intégralité de la gamme du domaine, une quête de pureté maximale, avec pour le coup, des taux de SO2 très mesurés pour la région. Même jeunes, les vins sont précis, ouverts et sont de véritables loupes du sous-sol de schiste qui anime et rythme la dégustation. Au cœur de cette mini verticale, nous mettrons l’accent sur le fameux graacher himmelreich, en déclinant au gré des millésimes, différents degrés de concentration. Pour les avoir tous goûtés, je peux vous dire que c’est de la pure magie, des vins qui touchent autant qu’ils impressionnent par leur complexité. Plongez vous dans le j’achète pour découvrir cette verticale fascinante !
Graacher himmelreich... Quel terroir, quelle magie quand les années passent... Voici deux millésimes du fameux « Spatlese » du domaine, l’équilibre qui concentre un peu plus les baies que les Kabinett qui affichent 40 gr. Selon le millésime, les Spatlese oscillent autour de 60 grammes de résiduel contrastés par une acidité salivante, ultra vibrante. Jeune, on ressent la douceur, mais 5, 10 ans plus tard, elle s’efface gustativement derrière la colonne vertébrale du vin. Dans le 2015, des notes de yuzu, de mandarine, de schistes (touche fumée) donne le ton de ce vin qui commence à s’ouvrir, on lit le début de la minéralisation du vin, le coté zest-kumquat trouve dans une pointe de gingembre, une complexité folle. Le 2010 est comme « éternel » de jeunesse. C’est un vin que nous avons pu voir en situation l’année dernière lors du dîner de gala des sommeliers de Paris, il était servi sur un makis de langoustine aux herbes et écorces d’agrumes... Un accord de feu ! Là encore, du lime, beaucoup d’agrumes confits, des notes mellifères, avec des plantes en infusion... Les sucres disparaissent en sensation, comme c’est le cas dans un vieux Vouvray de Foreau... ou sur Les argiles à silex du Mont chez Huet ! Dans les versions Auslese, on hausse, là encore la concentration, sans perdre le fil conducteur de l’acidité et du terroir. Le 2015 est une quille déjà envoûtante qui annonce une brillante carrière en cave par ses notes déjà confites de citron, de mirabelle, de touches fumées. Sa persistance n’a d’égal que son relief salivant et sa densité. Dans le 2005, on touche à la grâce absolue dans la version « Goldkapsel » 2005, une véritable tuerie qui prouve combien les vins Allemands sur schistes sont vibrants avec les années. Là, c’est le botrytis qui imprime ses messages, avec des touches plus corsées de raisins, d’agrumes confits, d’abricots rôtis également. En bouche, il se sirote avec une énergie débordante et à chaque gorgée, on lève les yeux au ciel ! Une merveille !