« Le trio blanc, rosé et rouge du Clos Canarelli sont insolents de finesse et de pureté. Même à 20°c, on prend du plaisir ! » Chers membres passionnés, avec les beaux jours qui s'enchaînent et les perspectives de l’été qui arrivent à grands pas, il nous semblait indispensable de vous proposer quelques merveilles d’Yves Canarelli, notre « king » du sud de la Corse qui fait partie des must have de ma cave personnelle ! Depuis mes années au Royal Monceau, je collectionne les vins du domaine, car en y prenant mes fonctions en 2010, j’ai retrouvé des rouges et blancs de 2001 en cave, de pures merveilles que je servais à l’aveugle avec passion à quelques clients pointus... C’était de vraies bombes, avec un univers truffé-épicé dans le rouge, et des notes de plantes, de miel, d’infusion dans le blanc. Aujourd’hui, ce sont les 2022 que nous vous présentons, et ces commentaires ne peuvent être plus frais car j’ai en face de moi les derniers vins du domaine : les blancs et rosés sur 2022, et le rouge 2021. Afin d’être objectif, et totalement sincère avec vous sur mon ressenti, je leur ai fait vivre l’enfer : dégustation sans aération à 22°c, juste après le voyage, puis nouvelle dégustation à 8°c, 10°c, 12°c... Un crash test qui généralement, ne fait pas de cadeau aux vins de surface. Et ils ont passé la barre avec brio. Commençons par le blanc, que je trouve toujours fascinant : Malgré la jeunesse, tout est sincère et posé dans cette merveille. Il titre 13,5%, n’affiche pas trop de glycérol, tout est déjà bien en place, et ça sent bon ! L’ambiance est florale, avec un peu de tilleul, de peau d’agrumes, de verveine, posés sur un fond d’amande. En bouche, je suis sidéré par le relief salivant, le sel qui fait passer la matière sans la moindre saturation pour les papilles. Dans une année sans eau, et si solaire, c’est tellement rare ! Franchement, j’adore, et peux vous dire que ça devrait super bien vieillir ! Dans le rosé, on retrouve la patte d’Yves Canarelli, avec un rosé qui a du goût, et un poil plus de structure que son aîné sur 2021 (normal, l’année était plus fraîche). Dans le verre, il distille des notes de pétales de fleurs, un peu de poivre sauvage, de la maras des bois et un peu d’écorce d’agrumes. La bouche est aussi suave qu’épanouie, on ne campe pas, comme c’est souvent le cas, en extrême jeunesse sur les notes fermentaires. C’est cette sincérité qui a, entre autres, créé la légende autour des vins du domaine ! En rouge, on retrouve le Nielluccio en dominante sur cette cuvée, avec ses petites instances fumées, les baies sauvages et les épices. Sa trame est à l’instar de tous les 2021 dégustés sur l'île de beauté, construits en demi corps sur un fil conducteur salivant. Le fruit est précis, crunchy, les tanins assez doux, ce qui pour un jeune Nielluccio, est assez agréable. On a connu des Clos rouges plus séveux, et à attendre. Perso, je vois ce 2021 comme le 2018 du domaine, c’est un régal aujourd’hui. Attendez le 3 ans, et ce sera le pied ! Concernant Alta Rocca, je n’ai aucune objectivité en vous en parlant, je suis un fan de Sciaccarellu, ce cépage qui forge des vins de Corse façon « Chambolle Musigny ». Beaucoup de finesse donc, avec ici un rouge sur la fraise au sucre, les fleurs séchées, le noyau, le tout rehaussé d’un petit trait de balsamique. Grande finesse tactile, comme on peut l’avoir sur certains Granit de Gérard Courrège, ou dans l’Ermite de Gilles Seroin ( San Armettu). C’est le genre de quille qui parlera aux amateurs de pinots noirs, de Nerello Mascalese ou de grenaches infusées. Franchement, c’est la classe ! Pas d’autres mots pour définir cette cuvée !
Trois étoiles RVF, Yves Canarelli n'a pas franchement besoin de vendre ses vins ! La terre entière vient les chercher ! Véritable porte-drapeau du vignoble sud de la Corse, il ne s'arrête pas là, il vient de planter 30 ha de vignes sur les plus beaux terroirs calcaires de Figari et Bonifacio et dessine peu à peu l'avenir de cette région qui explose. Bref, ces bouteilles ne sont pas des blancs, rouges et rosés sympathiques pour l'été, mais des bombes qui vont vous faire prendre le train à 300 km/h vers les plus hautes sphères du plaisir en Corse. Quand vous aurez coché ces cases, vous mettrez comme moi, quelques magnums en cave, car au vieillissement, c’est énorme. Coté prix, on notera une petite inflation cette année... Forcément. Bon, on parle de quelques euros, pas de quoi crier au scandale, surtout quand on sait qu’Yves Canarelli est parti de rien et que son domaine reste à taille humaine !