Chers membres passionnés, deux jours séparent ces quelques lignes d’un remarquable dîner de lancement de La Grande Année 2015, par Bollinger. Un moment féerique, auquel j’ai pu, avec quelques journalistes, sommeliers et clients de la maison, vivre une expérience unique sur le thème de la forêt. Pourquoi ce thème pour le lancement d’un nouveau millésime, me direz-vous ? Eh bien, pour illustrer l’univers sensoriel de cette grande réussite qu’est La Grande Année 2015, cet immense champagne autour duquel les combinaisons culinaires sont illimitées ! Ce thème fut aussi choisi pour réaffirmer le prisme stylistique de la maison : la culture des fermentations sous bois pour chaque vin, la présence d’un tonnelier maison qui entretient le parc de 4 000 barriques, et depuis peu, le choix de la maison d’exploiter leurs propres chênes de la forêt de Cuis pour façonner, dans les règles de l’art, leurs barriques ! C’est assez unique en Champagne, je n’ai vu ça que chez Henri Giraud ou chez Bollinger ! Assumer son style donc, cher à la famille Bollinger depuis les années 50 et accentuer cette culture du pinot noir qui, sur les terroirs d’Aÿ, Verzenay ou Tauxières, donne au domaine de superbes résultats au cœur de la gamme ! Concernant La Grande Année 2015, la famille et toute l’équipe du domaine étaient fiers de leur tout nouveau trésor qui est né dans une vendange chaude, précoce, parfois marquée sur certains secteurs par du stress hydrique et des blocages de maturité. Beaucoup de cuvées de la région affichent des nuances végétales (asperge, géranium) mais il n’en est rien pour ces deux tirages de La Grande Année 2015 blanc et rosé car l’équipe a mis les petits plats dans les grands et opéré des tries ultra drastiques des baies sur souches. Les maturités des pinots ont aussi été poussées jusqu’au bout afin de retrouver la vinosité typique des Grandes Années, que le 2014, plus marqué par le chardonnay en sensation, avait un peu perdu. Dans le verre, le blanc est une réussite totale, un vin qui fait passer au cœur d’une forêt, par des nuances de châtaignes, de fruits secs, de noix, de figue, de noyau... Et avec quelques tours de verre, ce sont des nuances de rhubarbe et d’écorce d’orange qui se mêlent à l’ensemble avec un prisme légèrement mentholé ! En bouche, ce qui frappe sur ce nouveau tirage, c’est le combo entre puissance et tension minérale. Un coffre large, une trame ample, dynamitée en bouche par les sels minéraux crayeux et un bon support acidulé. Le dosage est quant à lui, à peine perceptible, ce qui en dit long sur le caractère complet de la matière ! En rosé, les passionnés de grands champagnes le savent : on joue dans la cour des plus grands vins d’émotion de la région sur cette couleur : un prisme de noyau, de maras des bois, d’orange confite, de figues de Solliès, de fruits secs également. L’ensemble est livré dans une trame puissante et fine à la fois, la bulle est posée et en support de fraîcheur pour la finale de bouche, superbe de persistance ! Bref, ces deux tirages de La Grande Année 2015 sont là pour remettre l’église au milieu du village, comme on dit ! Deux superbes vins, vineux, puissants et classes à la fois. Deux immenses champagnes de gastronomie ! Lisez et achetez pour puiser un peu d’inspiration culinaire !
Avant de parler gourmandise, accords mets & vins, parlons prix : le prix auquel vous accédez aujourd’hui à cette Grande Année est un prix club, dédié aux plus fidèles et meilleurs clients. Cette offre est éphémère car c’est un prix de lancement. Le prix frontal de cette cuvée 18 ou 24 mois après son lancement est de 215€ et plus encore pour le rosé. Soyez donc un peu visionnaire et équipez-vous si, comme moi, vous craquez de temps en temps pour une grande cuvée de ce type, pour un moment de gastronomie ! Parlons cuisine et art de vivre désormais. Ce que j’adore dans La Grande Année, c’est que le style est vineux, mais assez rassembleur « in fine ». Je la sers souvent dans des repas de famille, soit au printemps, soit en automne, car c’est son terrain de jeu. Pensez aux châtaignes, aux cèpes, aux girolles, aux noix, mais aussi à la fin des agrumes en mars-avril. Sur le blanc, je verrais bien une tarte fine aux champignons, servie avec quelques copeaux de jambon ibérique, quelques lamelles de parmesan, des pignons de pin torréfiés et quelques gouttes d’un jus de veau corsé. Mais vous pouvez aussi jouer l’iode, comme l’a proposé brillamment Olivier Nasti, le chef 2 étoiles du Chambard (**Michelin à Kaysersberg) qui avait imaginé les accords de notre dîner autour de La Grande Année, avec son brillant chef sommelier Jean-Baptiste Klein, MOF 2018. L’expérience autour d’un tartare de cerf-caviar était dingue ! Nous avons aussi poussé le curseur de l’émotion sur un omble chevalier cuit à la nacre par une cire d’abeille, servi avec une huile de sapin et une vinaigrette tiède au miel... Là encore, La Grande Année 2015 offrait une rampe ascensionnelle fabuleuse au plat ! Pour le rosé, voyez cette Grande Année comme un grand vin, capable de tenir sur une viande rouge. Nous avons fait le test, avec une préparation divine du chef Nasti, qui combinait plusieurs éléments : viande de chevreuil d’une tendresse exceptionnelle, servie avec différents condiments en purée : noisettes, cacao & poivre, fruits rouges, champignons. Là encore, l’association était folle ! Mais vous pourrez aussi jouer sur les figues de Solliès, pour cette délicieuse cuvée, qui fonctionnera sur du veau, entre autres ! Bref, nous pourrions tirer ainsi les pistes culinaires illimitées de la cuvée, mais nous n’en avons pas beaucoup, donc hâtez-vous si vous ne voulez pas les manquer !