Ce clos mythique d’un seul tenant produit du vin depuis 1365, à l’époque, le » Cloux des Lambrey » est exploité par l’Abbaye de Cîteaux. Lorsque les premières appellations d’origine sont édictées en 1936, le Clos des Lambrays figure dans la catégorie des Premiers Crus. Pourtant les mentions de son vin dans les nomenclatures d’experts le classent au niveau des Grands Crus, c’est chose faite en 1981 avec l’accession au rang de Grand Cru. Depuis 1979 les coups de cœur et du sort se succèdent. La propriété a été embellie entre les mains de Messieurs Louis et Fabien Saier et de Monsieur Rolland Pelletier de Chambure, puis de la famille Freund à partir de 1996, pour être enfin acquise en 2014 par le groupe LVMH.
Manuel Peyrondet nous raconte ce vin
La claque, une tuerie, une dinguerie… Voici sans conteste un des vins les plus émouvants que j’ai bu cette année en Bourgogne, un véritable truc de fou ! Peut-être le meilleur vin bu à Morey avec le Clos de la Roche de Dujac (avis aux connaisseurs). Le Clos des Lambrays, c’est avant tout un mythe de Bourgogne, un lieu unique au monde qui jouxte le Clos de Tart et qui produit depuis des siècles, des rouges inimitables et bouleversants.
Depuis le rachat en 2014 par LVMH de ce trésor de Côte d’Or, je craignais que le domaine ne perde son âme. Et bien non, au contraire. Son régisseur, Boris Champy a succédé à Thierry Brouin avec panache, et a su magnifier en élevage cet incroyable 2016. Dans le verre, le style est incroyable, attachant, bouleversant. Le floral de la vendange entière épouse un fruit sombre, profond et frais et la pointe de menthol emmène les notes de pivoine et de fruit à noyau vers certains bouquets des vins du domaine de la Romanée Conti. En bouche, la partition du terroir de Morey est intacte. On profite de l’identité argileuse du cru, mais l’ensemble reste classe, distingué, et les tanins parfaitement enrobés. C’est le dernier millésime de Thierry Brouin, et peut-être son meilleur. En tous cas, je n’ai pas souvenir d’une telle émotion sur ce cru en 18 ans de sommellerie !
Attention, bouteille collector. Ça n’aura échappé à aucun collectionneur, 2016 est le dernier millésime de Thierry Brouin qui a vinifié 37 millésimes de ce cru de légende. Comme un signe, les derniers millésimes menés en biodynamie sont bien supérieurs à ce qui a été fait dans le passé, et les 2016 que nous avons dégustés nous ont littéralement retournés. Si vous n’avez pas encore coché cette case dans votre vie d’amateur, foncez. Les prix sont ceux d’un Grand Cru, mais ils ne sont pas aussi délirants que ceux de son illustre voisin du Clos de Tart… Et ça ne devrait pas durer très longtemps !
Son potentiel
Ce millésime 2016 du domaine des Lambrays se fait attendre avec un potentiel de 25 ans de garde, sans forcer. Il est impératif d’oublier cette bouteille au fond de la cave quelques années (4/5 ans) avant de l’ouvrir !
Si vous ne savez pas comment le sublimer, un turbot cuit sur l’arête doré au lard fumé et poivre mignonette, asperges vertes rôties, chips de pain et jus de veau feront l’affaire !
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