Pour la minute MOF d’aujourd’hui, nous nous penchons sur un sujet très demandé : les notes du vin et leur signification. Guide Hachette, Bettane & Desseauve, Gault & Millau… Les guides de notes du vin sont nombreux, mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Décryptage.
La construction d’un guide de notes du vin
L’envers du décor de la création d’un guide de notation, c’est un véritable parcours de sourcing de près de 10 000 voire 15 000 vins. Comme un seul homme ne peut pas objectivement goûter autant de vins chaque année, plusieurs dégustateurs sont mis à contribution. Pour rester objectif, une équipe de dégustateurs se répartit tout le territoire : une personne par région ou appellation. Effectivement, il est préférable que la personne qui intervient dans une région reste la même. Ceci permet une certaine uniformisation dans la notation et permet finalement de donner un indice de plaisir/coup de cœur plus cohérent. C’est un véritable repère pour le consommateur car une grande note est souvent accompagnée d’un coup de cœur.
Le mieux serait de visiter tous les domaines, mais ce n’est pas humainement possible de faire ça tous les ans. Ainsi, la plupart du temps, les dégustations se font sur appel à échantillons.
Retrouve-t-on les mêmes goûts de l’échantillon à la bouteille finale ?
Le goût final est-il identique à celui du dégustateur au moment du sourcing ? La réponse est négative : il s’agit d’une image à un instant T. Le vin change perpétuellement, et la mise en bouteille pourra parfois légèrement altérer le goût du vin par rapport à celui dégusté initialement par les journalistes rédacteurs des guides. Cependant, il existe une véritable corrélation entre les deux, et un vin bien noté par le guide sera bon aussi à la dégustation par l’acheteur.
Peut-on se passer des notes ?
Pour la Maison Taittinger, il y a une grande richesse de la langue française qu’il vaut mieux utiliser. Pierre Emmanuel Taittinger l’affirme, « les notes, c’est idiot, on a une très belle langue, il faut juste décrire les vins« .
A contrario, Manuel explique que les notes du vin permettent au consommateur d’aller très vite pour comprendre un vin. En effet, le jargon utilisé est souvent incompréhensible pour un débutant au monde du vin. Ainsi, la notation facilite la lecture du vin. C’est un repère assez incontournable, et à ce jour rien n’a été trouvé de mieux pour le remplacer.
Supprimer les notes ?
A ce jour, le système de notations joue un rôle majeur dans la société à savoir celui de guide. Rien n’est actuellement capable de le remplacer, mais comme le souligne Manuel, il serait judicieux de noter les rapports prix/plaisir. Effectivement, deux vins (à 10€ et 200€) peuvent avoir la même note, mais ça ne sera pas le même rapport au prix/plaisir.
Olivier Salières, polytechnicien et scientifique et porteur du projet Métris, a par exemple créé un appareil capable de mesurer l’énergie d’un vin. Si vous souhaitez en découvrir d’avantage, vous pouvez lire notre article sur le sujet. Serait-ce une nouvelle façon de noter les vins ?
Pour conclure et réutilisant les mots de Manuel, « il n’y a pas de fumée sans feu », et la notation reste un repère solide pour s’assurer de la qualité d’un vin. Notons tout de même que le vin reste une histoire de goût, et que le dernier conseil de Manuel reste d’aller directement visiter les domaines, car le vigneron et son vignoble composent la véritable âme du vin ! Ainsi, chacun doit se faire son opinion et même si les guides restent une base, le mieux est de découvrir par soi-même !