« IL EST PARTI POUR 20 ANS, PEUT-ÊTRE PLUS »… Quel bonheur d’échanger avec Stéphane Derenoncourt ! A chacune de nos rencontres, j’ai du mal à imaginer comment cet homme de la terre, « ouvrier viticole », a pu devenir en 20 ans, l’œnologue conseil le plus respecté, le plus applaudi de la planète depuis Bordeaux ! Persuadé que les grands vins de terroirs naissent avant tout dans la vigne, Stéphane et son équipe ne donnent à leur clients qu’une seule guideline : « Chouchouter vos vignes, respectez vos sols et soyez drastique sur la qualité de la matière première, c’est elle qui fait tout » !
Des préceptes largement adoptés dans son micro-domaine : le domaine de l’A, un écrin de toute beauté des Côtes de Castillon où naissent des rouges splendides de densité et de panache, qui coiffent dans de nombreuses dégustations à l’aveugle, les plus grands Saint-Emilion. Le 2015, unique en son genre, est un genre de 2010 avec un peu plus de fond et de maîtrise. Le fond, c’est le cabernet franc qui l’apporte, dans une proportion ici accrue comme dans le très suave et addictif 2014. A l’heure où les Merlots deviennent mous et surmûrs, les plus grands Pomerol et Saint-Emilion ont suivi le maître et font comme au domaine de l’A ! Dans le verre, c’est l’archétype du grand rouge séveux, un poil truffé, qui dans une matière aussi dense que savoureuse, déploie sans accroche tannique, une matière impériale de présence. En finale, on profite de l’univers tactile des grandes argiles du lieu, soutenus en fraîcheur par la salinité magique des socles calcaires… Juste magique !
Si comme nous chez Chais d’oeuvre, vous avez acquis en prévision des « foires aux vins », le nouveau guide de la revue des vins de France 2020, alors vous savez deux choses : 2015 entrera dans la légende des grands vins de Bordeaux et forcément les prix dans la région sont élevés. Vous savez en revanche que les journalistes saluent dans ce vin, un des meilleurs rapports prix/ complexité/ plaisir qui existent. En écrivant ces mots, je garde un souvenir incroyable des premiers millésimes de domaine de l’A (1er millésime en 1999) qui sont aujourd’hui de vraies bombes, à l’instar du 2001 qui truffe à 20 kilomètres aujourd’hui, et qui a su garder toute sa densité. C’est là, l’incroyable preuve que Stéphane Derenoncourt est un homme à part, et qu’il ne fait pas que promettre. Il prouve aussi !
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