Aujourd’hui, Chais d’oeuvre vous propose de découvrir un très grand vin de Bourgogne: un Auxey Duresses Les Hautes 2013 du Domaine JM Vincent.

Ce  vin appartient à l’appellation Auxey Duresses, un petit vignoble de la côte de Beaune est une pépite à connaitre. Perché sur les hauteurs du village de Meursault, l’appellation est un mouchoir de poche. On ne compte que 38 ha de blancs et 96 ha de rouges plantés en appellation village et 1er crus. La nature a parfaitement délimité les terroirs de blancs et de rouges, avec des secteurs bien distincts et des sous sols très différents. Les blancs produits coté Meursault et Puligny tutoient dans certains climats les vins de Meursault. Les rouges viennent dans un profil élancé, gourmand et très élégant. Ils évoquent à mes yeux la finesse de certains Volnays.

Jean Marc Vincent et son épouse Anne Marie ont repris le domaine de leur grand père en 1997.
Ils ont signé leur premier millésime en 1998, avec seulement 3 ha de vignes, très peu de moyens, beaucoup de dettes. Aujourd’hui, le domaine reste minuscule avec seulement 6 ha, où tout est fait à la main. La charge de travail est colossale : presque 750 heures de travail par ha à la vigne.
Outre la viticulture qui est élitiste, le petit secret de Jean Marc Vincent, c’est leur tonnelier. Ils travaillent exclusivement avec la tonnellerie Chassin à Mercurey qui produit des barriques de compétition avec les meilleurs bois. Les meilleurs domaines de bourgogne s’arrachent aujourd’hui ces barriques !
Toute la gamme de vin est superbe, avec des Santenays de haute volée, quelques vignes en appellation Puligny-Montrachet et cette vigne des « Hautes » en Auxey-Duresses qui jouxte le vignoble de Meursault.

Le travail à la vigne est colossal au Domaine Vincent. Ils ont été des précurseurs de la viticulture en bio au domaine. Les vendanges sont systématiquement manuelles avec des tries sévères pour obtenir des vins d’une grande pureté. Seules les levures indigènes sont utilisées au domaine. Les jus coulent par gravité, les élevages en barriques sont ensuite suivis d’une mise en masse des vins pour les affiner. La commercialisation se fait plus de 24 mois après la récolte. La production annuelle est de 5000 à 6000 bouteilles. 

L’avis de Manuel Peyrondet 

J’aime : 

Tous les membres de Chais d’œuvre qui ont reçu dans leur coffret ce « trésor de Sommelier » le savent: l’Auxey-Duresses « Les Hautes » de Jean-Marc Vincent est hallucinant. Perchée en haut de coteau, juste à coté des Meursault Cru « Meix Chavaux » de Jean Marc Roulot, cette vigne d’un hectare menée en biodynamie depuis 15 ans livre un vin dont l’envergure et la minéralité sont celles des meilleurs Chassagnes, Puligny ou Meursault. Magnifiée dans son expression par le style irrésistible des blancs de Jean Marc Vincent (fine réduction sur lies, toasté subtil, et grande pureté de fruits), ce vin est une bombe.

J’achète : 

Dans l’histoire de Chais d’Œuvre, cet Auxey-Duresses est le vin de tous les records. Les membres qui ont goûté rapidement leur bouteille du coffret se sont littéralement arrachés les quelques caisses que nous avions en 24 h. Rien d’étonnant quand on compare le rapport prix-plaisir de cette bouteille qui n’a quasiment pas d’équivalent en Côte de Beaune. Un doute ? Servez ce somptueux 2013 à l’aveugle à vos amis après une demi-heure de carafe à 12°c. Ecoutez les commentaires et quand ils auront tous dit Grand Puligny, ou grand Chassagne, sortez la bouteille en disant d’un ton blasé: « Non, Auxey, 27€, un vin très difficile à avoir… Enfin, ça dépend pour qui ». Vous verrez, c’est jouissif.

Dégustation : 

La robe pâle et brillante met en relief la grande fraîcheur de ce millésime 2010.
Le nez brille par sa grande pureté, avec en tête des notes minérales crayeuses, fidèles aux grands terroirs de Côtes de Beaune. Puis la gamme empyreumatique noisetée vient derrière. L’élevage impeccable accompagne l’ensemble avec quelques touches florales.
En bouche, volume en demi puissance et relief minéral se donnent la réplique. Le vin est sapide, finement acidulé, tout en restant ample. La finale est superbe, sur une petite note toastée de la barrique qui n’enlève rien à la finesse de l’ensemble. Immense bouteille!

Conseils de dégustation : 

Un petit tour en carafe ne fera que du bien à cet Auxey Duresses. Servez-le à la bonne température 12°c pour apprécier tout son volume. Cette bouteille est à boire à partir de 2016 et avant 2025. Misez sur une bonne dizaine d’année comme potentiel de garde pour cette cuvée, surtout dans cet excellent millésime. 

Suggestions de dégustation :

En entrée, une tarte fine aux champignons et une quenelle de mascarpone aux éclats de noisettes… et là c’est vous qui fondez de plaisir!
En plat, vous avez l’embarras du choix, et vous ferez mouche avec de beaux poissons ou de beaux crustacés. Puisque tout le monde prépare l’été, faisons « light » avec un dos de cabillaud cuit en papillote, quelques algues et un beurre citronné. L’ensemble fera parfaitement échos à la dimension minérale du vin.
Côté fromage, les fromages crémeux comme le reblochon, et les pâtes cuites ( Comté, Beaufort) seront parfaits.
A la vôtre!